LA SORCELLERIE
La sorcellerie, pour moi, est une pratique occulte, qui remonte aux temps les
plus anciens, elle est ancrée dans le plus profond de la mémoire
collective, et s’est nourrit au cours de son histoire de toutes les forces
supranaturelles, profitant de ce sentiment inné qu’à l’Homme
de se référé aux diverses forces, soit de la nature (la
foudre, le soleil les tempêtes, les sécheresses etc.) soit de l’occulte
(culte des anciens, paganisme etc.), pour se protéger des phénomènes
surnaturels. De les invoquer, par cette pratique, et de les satisfaire, et par
conséquent l’agresseur potentiel se transforme en protecteur. L’invocation,
évoque l’incantation, sacrifice au rythme des maléfices.
Faux protecteurs, les forces obscures pervertissent leurs protégés,
finissent par les assujettirent. Et donc basculer de ce qui pourrait être
désigné par sorcellerie bénéfique, ou magie blanche,
à sorcellerie obscure et démoniaque. En conception manichéiste,
du camp du bien au camp du mal.
La sorcellerie s’est adaptée, à tel point qu’elle
est devenue une référence, un référant et un référé.
Elle s’est octroyé la sacralité des religions qui l’ont
soutenu, s’est accaparé les plus puissants des protagonistes des
mondes obscurs (démons, djinns, fantômes etc.) des mondes merveilleux
(fées, nymphes, sirènes, ogres etc.) et les plus ingénieux
du monde des hommes (les sorciers, les sorcières).
Aujourd’hui, utilisée à des fins personnelles, arrivistes,
opportunistes, menée par la jalousie, la cupidité, l’égocentrisme,
elle se rabat sur des innocents en proies aux pires des instigateurs.
A qui relie-t-on la sorcellerie? Ou à quoi ?
La sorcellerie a pour connotation les forces du mal comme acteurs. Ces forces
invisibles, dont les pouvoirs sont au delà de toute conception, au delà
de toute limite, lui confère un aspect inviolable, entre tabou, crainte
et vénération. Dans notre communauté (société)
actuelle, de confession musulmane, les forces invoquées, sont nommées
les djinns. Entités supérieures, créées d’un
brasier de feu, les djinns sont dotés des pouvoirs qui défient
toute dimension, et relègue le spatio-temporel au statut d’une
vulgaire banalité.
Le fait que la religion musulmane, troisième religion monothéiste,
reconnaisse les djinns tels des créatures de Dieu, créées
avec la même destinée que les humains à savoir la vénération
du Tout Puissant. Le Coran, livre sacré des musulmans, au même
titre que la Bible pour les chrétiens ou la Torah pour les juifs, prouve
cette reconnaissance et nomme une de ses Sourates à leur nom : Sourate
Al Jinn, la Sourate des démons [des esprits].
Mais la Sourate dans laquelle se manifestent leurs pouvoirs est la Sourate de
la Fourmi, dans laquelle l’un des djinn (génies /démons
/esprits) propose à Salamon de déplacer le trône de, la
fameuse Balquis, reine de Saba, avant qu’il cligne des yeux.
Le verset illustre bien la démesure des pouvoirs de ces entités,
d’autres Sourates étayent cette puissance chaotique, certaines
rapportent qu’ils remontaient à Salomon des pierres précieuses
des plus obscures profondeurs des océans, d’autres relatent leur
puissance destructrice, entant qu’armée de Salomon.
Tous ces détails, provenant d’une référence divine,
ne sauraient rester sans impact sur l’inconscient de la mémoire
collective au sujet de ces entités. C’est ce qui explique en partie,
la crainte qui leur est vouée.3- Avez-vous déjà entendu
des histoires de sorcellerie ? Pouvez vous en résumé une ?
Dans chaque village sont relatées bien des histoires ayant trait à
la sorcellerie, elles passent souvent pour des ouie dires, mais c’est
tout autre quant on connaît la victime et les acteurs de la funeste histoire.
La victime est une amie de la famille, elle est la fille tranquille, aimable
et très pratiquante (ce détail se révèlera très
contradictoire face à ce qui va suivre).
Agée d’une vingtaine d’années, on la demanda en mariage.
Un prétendant, que je connais bien, très aimable, et sans reproches.
La jeune femme accepta.
Le mariage passé, en pompe à l’instar des mariages du Bled,
rien ne laissait supposer une suite aussi bouleversante.
Au matin du cinquième jour, après le mariage, on apprendra que
la jeune s’était jetée du troisième étage,
après avoir essayer en vain de s’étrangler avec un morceau
de tissu (les traces sur son cou le révèlent).
On apprendra, par la belle famille, que la jeune femme avait changé lors
de son deuxième jour. Elle commençait à rejeter le mariage,
le mari, la famille et même ses parents. Tout lui paraissait ignoble.
Suite à cela, la famille commença à la surveiller, tour
à tour.
Le soir du drame, la belle mère demanda à son fils de ne pas quitter
sa femme d’un pas. Le jeune homme, fatigué, qui veillait depuis
des nuits, s’assoupi pour se réveiller sur le bruit de l’impact
du corp de sa femme, trois étages en bas. Je vous laisse imaginer son
état.
On trouvera à l’intérieur de son oreiller des petits morceaux
d’ossements humains, des petits talismans. Les oreillers étaient
vidés pour être lavés du sang de la pauvre. L’autopsie
révélera la présence de matières douteuses dans
son organisme. L’affaire a fait beaucoup de bruit, les autorités
ont conclu à un suicide, mais qu’en est de la vraie cause ?
La sorcellerie.
Quels sont, selon vous, les objets personnels qui pourraient servir à
la sorcellerie ?
Tout ce qui est propre à la personne visée, cheveu, ongles, sang,
vêtements, photos etc.
« Zarathoustra (Zoroastre) demande à Ahura Mazda : « O Ahura
Mazda ! Esprit très bénéfique, créateur du monde
matériel, quel est l’acte le plus horrible par lequel un homme
augmente la force très maléfique des devas, comme il le ferait
en leur offrant des sacrifices ? »
Ahura Mazda répondit : « C’est quand un homme ici-bas, peignant
sa chevelure ou la rasant ou coupant ses ongles, les jette dans un trou ou dans
une crevasse. Alors, par nécessite d’observance des rites légaux,
les devas que nous appelons poux se multiplieront sur terre, et dévoreront
le blé dans le champ de blé, et les vêtements dans les l’armoire.
« C’est pourquoi, O Zarathoustra ! Chaque fois qu’ici-bas
tu peigneras tes chevaux ou les raseras ou couperas tes ongles, tu les emporteras
à dix pas du croyant, vingt pas du feu, trente pas de l’eau, cinquante
pas des faisceaux consacrés (rameaux sacrés).
« Puis tu creuseras un trou, profond de dix doigts, si la terre est dure,
et de douze si elle est meuble, tu y mettras tes cheveux et tu diras à
haute voix ces paroles pour frapper le démon :
« En sa miséricorde, Mezda a fait croître les plantes »
« Là-dessus, tu traceras trois sillons avec une lame de métal
autour du trou, ou six, ou neuf »
« Pour les ongles, tu creuseras un trou hors de la maison, de la profondeur
de la dernière phalange du petit doigt, tu y déposeras les ongles
et tu diras à haute voix ces mots pour frapper les démons: «
Les paroles sont écoutées par l’homme pieux dans la sainteté,
avec de bonnes pensées ».
James Darmesteter, Sacred Books of the East: the Zend-Avesta; the Vendidad,
Oxford, 1880. cité in Edouard Brasey, Sorcieres et demons, P 169.
Pa cette référence si ancienne, nous pouvons remarquer que relier
des objets personnels à la sorcellerie ne date pas d’aujourd’hui
et n’est surtout pas exclusif à notre société.
Pour vous s’agit-il toujours d’un sorcier, d’une sorcière,
ou des deux ? A-t- il/elle des signes distincts : aspects facial, vestimentaire,
social ? Peut-on le/la reconnaître, ou est ce que ça pourrait être
n’importe qui, à l’apparence normale ?
Dans notre société, la sorcellerie est pratiquée par deux
protagonistes, le sorcier et la sorcière.
Le sorcier, souvent savant, utilise ses sciences occultes en vue de nuire à
d’autres personnes, soit dans un but personnel (vengeance), ou en proposant
ses services vicieux aux plus offrants. Il est à noter que sa sorcellerie
repose sur une certaine science, puisqu’il s’agit souvent d’un
Fqih ou Amhdar.
La sorcière quant à elle, a recours à une sorcellerie ancestrale,
qui repose sur un savoir faire, hérité depuis la nuit des temps.
Ses pratiques sont très redoutées.
La sorcellerie, selon ce que vous avez entendu dire, peut elle requérir
un sacrifice ? Quel genre : volaille, caprin, bovin, humain ?
Tous les sacrifices sont envisageables, de la volaille, bovin, caprin à
l’humain. Pour ce dernier, Illisntmazirt, a parlé de sacrifice
d’enfants ayant une rectiligne au sein de la main. Je rajouterai aussi
que les enfants aux yeux bleus, verts, sont très convoités, ont
les nomme Izrwalen. Bien qu’ils soient reliés aux Knouz, une sorcellerie
demeure présente.
7- Quels sont les résultats d’un acte de sorcellerie qui vous viennent
à l’esprit ?
Tous les actes qui peuvent nuire à la paisibilité de la vie d’une
personne :
L’atteindre dans sa santé, sa vie intime (sexualité, stérilité),
sa vie de couple (séparation), ses études, recherche d’emploi,
investissement (Ttiqaf : est le fait de bloquer une personne à un stade
de sa vie et empêcher toute évolution) etc.
Ajouter que pour la sorcellerie trois moyens majeurs sont connus :
Ceux qui peuvent agir de loin et nécessite un objet personnel de la victime.
Ceux qui sont enjambés (Ssourf), ou nécessitent un contact, comme
le talisman.
Ceux qui nécessitent une consommation, et ceux là sont les plus
dangereux car réputés pour être irrémédiables.