LA MUSIQUE ARABO-ANDALOUSE

 

 

Historique

Caractéristiques de la musique arabo-andalouse

La nouba marocaine

Les instruments

Le répertoire poétique

 

 

 

 

Historique

On entend par musique arabo-andalouse la musique originaire d’Al-Andalus, qui est le nom donné par les arabes à la péninsule ibérique qu’ils occupèrent pendant sept siècles .

La dynastie des ommeyades s’installe en Al-Andalus organisant une vie de cour .

Pendant ces sept siècles de domination, les arabes ont développé dans cette province une civilisation spécifique aux multiples composantes ( architecture, poésie, musique ...) .

Après la chute de Grenade en 1492 et donc la fin de la présence arabe en Al-Andalus, de nombreuses familles retrouvèrent refuge au Maghreb dont le Maroc ; ils amenèrent avec eux tout leur patrimoine culturel dont la musique.

Cette musique, originaire donc d’Al-Andalus, a continué de se développer au Maroc, lui donnant ses caractéristiques propres .

 

 

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Caractéristiques de la musique arabo-andalouse

 

Ziryab est le grand maître de l’école arabo-andalouse . Il est à Bagdad le disciple d’Ishaq al Mawali , maître de l’école des udistes . Devenant meilleur que son maître, Ziryab est obligé de quitter Bagdad, il se retrouve à Cordoue en 822 .

Il est un musicien extraordinaire mais aussi un grand lettré, un astronome, un géographe,.

Il a amené avec lui la grande tradition des udistes en Al-Andalus . Il a inventé avant tout le système des noubas qui a déterminé les formes, les genres et les modes pratiqués encore de nos jours

La musique arabo-andalouse a été amenée au Maroc après la chute des arabes en Andalousie . Elle s’est implanté principalement à Fès, Tétouan, Rabat et Oujda. On l’appelle soit fassiya ( originaire de Fès) soit tetouanniyya ( originaire de Tétouan) .

On l’appelle Al-Ala ou aussi tarab al-Ala, elle représente la musique classique profane .

A Rabat et Oujda a surtout été développé un style dit Gharnati , en hommage à la ville de Grenade, dernier bastion de la présence arabe en Andalousie .

 

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Orchestre national de Salé

 

La nouba marocaine

 

La nouba est une suite chantée et instrumentée de différents poèmes, entrecoupées de pièces musicales instrumentales, libres ou mesurées.

La nouba est chantée à l’unisson par les instrumentistes en hétérophonie, c’est à dire par enchevêtrement des voix .

La nouba juxtapose une série de mouvements qui ne sont pas tous forcément interprétés lors d’une même exécution .

La nouba est fondée sur la notion de mode que l’on nomme tab’ , c’est lui qui assure à la nouba sa cohérence et son identité.

Le répertoire actuel des noubas marocaines a été effectué au XVIIIeme siècle par un musicien érudit originaire de Tétouan nommé Muhammed Ibn al-Hasan al-Hayik . Il rassembla en un recueil tous les textes des chants conservés à son époque avec des indications d’interprétations très précises.

Il existe onze noubas marocaines faisant appel à vingt-six modes différents .

Il n’y a pas d’interprétations standard de chaque nouba, elles varient en fonction des écoles et des praticiens.

 

Du fait de sa longueur (jusqu à 8 heures de musique), une nouba n'est presque jamais jouée dans son intégralité. Cette forme peut donc être considérée comme étant à géométrie variable, le chef de l'ensemble ayant pour rôle de choisir et d'agencer les différentes pièces (san'a) de manière harmonieuse.


Pour évoquer les origines de la musique arabo-andalouse, il convient de parler de l'arrivée de Zyriab, originaire de Bagdad, à la Cour du calife de Cordoue en 822. Musicien de génie, Zyriab aurait ajouté une cinquième corde au luth, serait l'inventeur du plectre, et aurait composé près de 10.000 chansons tout en créant une méthode d'enseignement du chant. Il aurait défini la structure de la nouba, suite instrumentale et vocale. Celle-ci constitue une des formes principales de la musique arabo-andalouse.
 
Il existait à l'origine 24 noubat, chacune composée dans un mode défini. Il n'en reste actuellement plus que 11 au Maroc, 16 en Algérie (dont 4 inachevées) et 13 en Tunisie. Chaque nouba correspondait à une période de la journée et se divisait en une suite de plusieurs pièces de rythmique différente. En général, les mouvements de la nouba s'enchaînent en accélérant progressivement le tempo, jusqu'à la dernière pièce, plus lente, destinée à l'apaisement.

 

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Les instruments

 

 

- Le ud’ (luth) : le ud’ utilisé est le ud’ égyptien à six cordes .

 

- Le rbab (sorte de vielle) : il tient le registre grave dans l’orchestre, il trace la ligne mélodique et joue un rôle efficace lors du silence des autres instruments . C’est un instrument noble qui est souvent tenu par le chef de l’orchestre .

 

- Le tar ( tambourin) : il est l’instrument rythmique par excellence . Il diffère de son homologue oriental par sa taille, son poids et sa technique basée sur l’agilité et le jeu du poignet. Ses différentes sonorités, produites par la percussion de la main droite, sont enrichies par la sonorité métallique des cymbalettes effleurées par les doigts de la main gauche ou par les oscillations du tar

.

 

- La darbuka ( tambourin calice) : elle complète les nuances du ton et renforce le rythme .

- La kamanja kbira (alto) et la kamanja cghira (violon) : les deux sont apparus dans l’orchestre seulement au XVIIIème siècle amenant une révolution dans la sonorité. Ces deux instruments sont posés sur le genou gauche de l’instrumentiste en position verticale, ce qui leur permet de pivoter et d’amener les quatre cordes au contact de l’archet .

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Le répertoire poétique

 

Il s’agit de la partie vocale de la nouba . Elle y tient une place essentielle .

La nouba est composée de poèmes que l’on nomme ainsi :

- muwashshah

- zajal

- shugl

- barawal

- Le muwashshah : c’est une forme de poème qui est née en al-Andalus . Au Maroc sa particularité est qu’il se fond dans la nouba, il signifie ornementation, embellissement .

La structure de ce poème est tripartite et on l’apparente souvent à la musique médiévale occidentale et plus particulièrement celle des troubadours. Il se divise en stance, chacune d’elle étant constitué d’un nombre variable d’hémistiches ou de vers courts .

Son interprétation a un esprit responsorial : il est chanté par un choeur de quelques personnes, dirigé par un soliste qui énonce la première phrase chantée qui est ensuite reprise par le choeur .

- Le zajal : c’est un poème chanté en langue dialectale, il est composé de trois volets : matla ( envoi), dawr (tour), qufl (fermeture) . Le terme zajal signifie émouvoir avec la voix, chanter .

- Le shugl : c’est un poème chanté d’obédience populaire de la musique arabo-andalouse .

- Le barawal : c’est un poème chanté de langue populaire, intégré ces derniers siècles à la nouba .

Ces poèmes ont traités tous les sujets sociaux , politiques, religieux ...

Le muwashshah est le plus utilisé de ces formes poétiques. Il nous présente le monde de façon beaucoup plus intense que la réalité . Les andalous avaient un amour profond pour la poésie et la musique tout comme pour l’art en général, ils ont donc fait en sorte que toutes les formes d’art s’épanouissent . En général les thèmes qui reviennent le plus souvent sont la femme et l’amour dans toutes les étapes de son évolution .

Les marocains ont continué de se servir de ces formes de poèmes pour leurs noubas .

Ils ont aussi développé une forme de poème qui leur est propre : Le Malhun

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